
Article de la nouvelle république
Travailleuse acharnée, la Tourangelle Lucie Perdreau est devenue, au fil des mois, le nouvel atout d’Avoine. Au point de briguer une place en Bleue.
Petite, Lucie Perdreau admirait Youna Dufournet. La regardait à l’entraînement, l’enviait quand elle la voyait partir en compétition. « C’était un rêve, mon modèle », dit-elle entre deux passages aux barres, dans l’écrin de la salle d’Avoine.
La demoiselle, qui habite Parçay-sur-Vienne, mesure l’empreinte laissée par Dufournet dans ce coin de la Touraine. Et si elle ne se compare pas encore à elle, Lucie Perdreau s’est imposée comme le nouveau leader du club du Véron. A son tour, elle peut rêver des Jeux… « Quand on commence, on a juste envie d’aller à la compétition, d’être avec les amies », dit-elle en se souvenant de ses débuts à 3 ans à Chinon, de son arrivée à Avoine, où elle n’avait alors « aucune idée en tête ». Jusqu’à ce que ses heures d’entraînement atteignent les 30 hebdomadaires. Que ses résultats l’installent parmi les espoirs tricolores. Qu’elle commence à s’immiscer parmi les meilleures des championnats de France. Qu’elle soit invitée aux tests de l’équipe de France. Qu’elle connaisse sa première sélection seniors avec les Bleues, fin mai en Belgique.
Glasgow avant Rio
« Ce n’est que petit à petit que les objectifs se fixent sur les JO. On se dit alors que ce rêve peut devenir concret. C’est maintenant mon objectif principal. » Et Lucie pense bien à ceux de Rio, l’an prochain où elle aura 17 ans. « Je sais qu’une carrière de gymnaste est très courte et que quatre ans, c’est très long à notre échelle. » Avant d’aller à Rio, la Tourangelle peut espérer voir Glasgow, théâtre des Mondiaux 2015, cet automne. La concurrence sera là, mais elle est dans le lot des prétendantes. « C’est un bel objectif pour elle, assène Marc Chirilcenco, son entraîneur. Elle va participer à un stage à Marseille, à la fin du mois ; puis sans doute à un second en Roumanie en juillet. Et puis, il y aura deux tests en août et là, le mieux serait d’être dans les six meilleures Françaises et de confirmer qu’elle peut ramener des points là où la France en a besoin… » En l’occurrence, aux barres asymétriques et au saut. Cela tombe bien, ce sont ses agrès forts. « Lucie a des barres de niveau international », estime Marc Chirilcenco. Quant au saut, elle sait pouvoir faire mieux. « Pour l’instant, il me manque de la difficulté sur cet agrès. Et c’est sans doute cela qui me fera entrer en équipe de France, car c’est cet agrès qui manque à l’équipe. »
Lucie Perdreau possède sans doute un atout de plus : les grands rendez-vous ne lui font pas peur. En atteste son match à Gand, où elle avait été appelée à la rescousse pour palier le forfait de Dufournet. « Elle y a fait preuve de régularité et de maturité », souligne Chirilcenco.
Elle a chassé sa bête noire… le stress
Deux mots qui lui siéent parfaitement. « Mais j’ai travaillé sur moi pour apprendre à gérer les évènements, le stress. Au début, c’était ma bête noire, et c’était important de la chasser rapidement, confie-t-elle. J’ai travaillé avec mes parents et une relaxologue qui m’a apporté les outils nécessaires. Aujourd’hui, en compétition, je me fais plaisir. Il y a toujours du stress, mais c’est maintenant du stress positif. » Alors, pour que ses ambitions ne restent pas du domaine des rêves, elle travaille, encore et toujours. Avec ses« amies » d’Avoine avec qui elle vient de décrocher la Coupe de France. Sous le regard à la fois exigeant et protecteur de Marc et Gina Chicilcenco.
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